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- D’Arcy Thompson aurait-il prédit un contrôle topologique de l’apoptose ? doi link

Auteur(s): Baghdiguian Stephen, Martinand-Mari Camille, Maury Benoit, Lorman V., Mangeat Paul

(Article) Publié: Médecine/Sciences, vol. 29 p.411-415 (2013)
Texte intégral en Openaccess : openaccess


Ref HAL: hal-00819925_v1
DOI: 10.1051/medsci/2013294015
WoS: WOS:000318668300015
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Résumé:

Un des défis majeurs en biologie est de comprendre les lois qui régissent la morphogenèse. L’origine de l’apparition des formes est aujourd’hui généralement considérée comme découlant uniquement de processus moléculaires autonomes plutôt que reposant sur des contraintes physiques et mécaniques comme l’avait suggéré d’Arcy Thompson dès 1917. Dans un organisme modèle, l’œuf de Ciona intestinalis, un processus cellulaire, l’apoptose, est sous le contrôle de cellules géométriquement ordonnées au sein de deux monocouches épithéliales étroitement interconnectées (cellules folliculaires) et recouvrant une sphère (ovocyte). Ces observations suggèrent que des formes préexistantes générées par des contraintes physiques participent au contrôle du déterminisme cellulaire. Ainsi, le positionnement « idéal » des cellules folliculaires est exclusivement lié à la géométrie sphérique de l’ovocyte, et l’optimisation de l’apoptose massive observée dans l’épithélium sous-jacent découle directement de ce positionnement. De ces observations est né le concept d’« organisateur apoptotique » : certaines cellules seraient capables de contrôler le destin d’autres cellules, notamment en coordonnant les processus de mort cellulaire programmée. Ce concept pourrait éclairer d’un jour nouveau l’origine des phases d’apoptose massive et coordonnée nécessaires au bon déroulement de l’embryogenèse (cavitation, interdigitation). Il pourrait également être appliqué à certaines stratégies thérapeutiques anticancéreuses.